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Sicile - Juillet 2011

Etape 24 - Sur les pentes de l'Etna

Samedi 9 juillet. Midi. Il est grand temps de manger. Retour vers le marché aux poissons. Les derniers marchands plient bagage. A deux pas de là, le Routard indique un des meilleurs restos de la vieille ville. Pizzas à tomber par terre. Léa est aux anges. Moi aussi... S'il n'y avait pas cette putain d'infection qui gagne du terrain. Un café, l'addition et nous regagnons la voiture. Trouver la pharmacie de garde. Bingo ! L'officine est sur le chemin de l'Etna. Difficile de se faire comprendre quand on ne parle pas l'italien. Encore plus quand il faut montrer sa main infectée à travers une vitre blindée. Un des pharmaciens consulte son collègue. La main noircit à vue d'oeil et le bras droit me lance. Au bout de quelques instants, une boîte de médicaments apparaît. Je les avale aussitôt en espérant que les cachets feront effet rapidement. Direction l'Etna. Georgette, notre GPS, nous ouvre la route.

Spectacle à couper le souffle. Les genêts sont en fleur et dresse sur les pentes du volcan une forêt dense et jaune. Superbe. Charmes et lauriers en fleur complètent le tableau. Parfum épicé dans l'air.

Au-dessus, la crête brune du sommet de l'Etna découpe l'horizon. Grandiose. Plus haut, la pinède gagne du terrain : bouleaux, hêtres et peupleraies. Les genêts se font plus discrets...

2400 mètres. La végétation se fait plus rare. L'Etna apparaît sous sa forme la plus violente : coulées de lave durcie, roches noires et carbonisées, chemins désertiques. Au sommet de quelques rochers affleure l'astragale. Coussins vert et dense.

La douleur se fait plus vive. Les cachets n'ont aucun effet. La cabine du funiculaire monte à l'assaut du sommet. Je serre les dents. Léa se fait silencieuse. Son regard tente de percer la noirceur du volcan. Encore quelques mètres. Le câble grince sous les poulies de la cabine. Enfin arrivés. Petit détour vers le café planté au sommet du funiculaire. Les plus courageux entament la montée vers le sommet du volcan. La brume recouvre l'horizon. Des masses sombres et inquiétantes surgissent ici et là. La rocaille est partout. Paysage lunaire. Plus un brin d'herbe sur le sol. Poussière et roches noires jusqu'à perte de vue. Une fumée blanche s'échappe du sommet. Magique.

La douleur est trop vive pour demeurer plus longtemps sur le sommet du volcan. Mon bras droit s'engourdit dangereusement. Seule solution : trouver un hôpital et vite ! Retour dans la cabine du funiculaire. Léa craque et laisse échapper quelques larmes. Ce n'est rien. Un piqûre anti-tétanique fera sans doute l'affaire. La descente est gâchée, mais qu'importe. Retour au parking où nous attend la voiture. Plus de temps à perdre ! C'est sans compter Georgette qui fait encore des siennes ! GPS en folie. Petites routes étroites et sentiers forestiers. Un dernier chemin de traverse nous mène à une impasse perdue dans la bruyère ! Marche arrière toute ! Mon bras droit ne répond plus. Je passe les vitesse du bras gauche. GPS coupé. Terminées les conneries ! Ouf ! Je retrouve la route principale. Cette fois-ci, nous sommes sur le bon chemin. Ne reste plus qu'à trouver l'hôpital de Catane.

Les urgences. Enfin sauvés ! Sauf que... Une foule immense de malades encombre la salle d'attente. Anarchie garantie. Léa est de plus en plus nerveuse. Une infirmière nous repère. Je lui montre ma main, lui parle du clou rouillé qui a transpercé ma paume la veille au soir à Syracuse et lui explique comme je peux que la douleur monte dans tout le bras. Une autre infirmière joue les interprètes. ça semble plus sérieux que prévu. Au bout de cinq minutes, un médecin italien vient inspecter ma main. Piqûre antitétanique dare-dare ! Il était temps selon le toubib... Ouf ! Cette fois-ci, j'ai eu chaud ! Je quitte les urgences avec un sac rempli d'antibiotiques. Effet garanti. Léa retrouve le sourire. Moi aussi.

Une pluie fine nous cueille à la sortie des urgences. Etrange ! Le ciel est bleu-cobalt ! Quelque chose ne va pas... Léa passe sa main dans ses cheveux. Mes poils se hérissent. La pluie est chaude... et noire ! "Papa ! Regarde le volcan !" Juste le temps de relever la tête pour comprendre. L'Etna est entré en éruption ! Une pluie de cendres noires s'abat sur Catane ! En quelques secondes, nos bras et nos jambes se couvrent d'une fine pellicule noire. Heureusement, la voiture ne se trouve qu'à quelques mètres. Les vitres électriques grincent en remontant dans leur logement. Les essuie-glaces écartent la pluie de cendres. Impressionnant. Sans doute un des plus grands moments de mon existence. Pour Léa aussi. Direction Taormina, de l'autre côté du volcan. Face à la mer. Le long de la voie rapide, l'Etna jette son ombre gigantesque sur le versant. Une coulée de lave s'échappe de son sommet. Un panache de fumée blanche tourbillonne dans le bleu du ciel. "Non, mais tu te rends compte, papa ! L'Etna est en éruption !Mais c'est fantastique ! Je veux être vulcanologue plus tard." Je souris. La vie réserve tant de surprises...

Il est presque 17 heures quand nous arrivons à Taormina. Les antibiotiques font effet. La douleur s'estompe. Mon bras ne me lance plus. Merde ! La vie est belle ! Il faut en profiter ! Mais ce sera après une bonne sieste et un bon repas. Les restos sont nombreux. Le Routard est encore une fois bon conseiller. Les pizzas sont encore excellentes et la terrasse où nous dînons est un vrai paradis. Quelle journée !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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